Le blog de bi-gay.erog.fr

19242480.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100203_032342.jpgAussi beau que Mort à Venise, de Visconti, The Single Man de Ford, sorti l’année dernière, traite le thème des amours non accomplies entre un homme d’âge mûr et un jeune, cette fois un professeur de littérature et un de ses étudiants. Aussi beau esthétiquement que le premier, le film de Ford est riche de ses regards, ses silences, ses non-dits, avec une grande force émotionnelle dans les sentiments.

 

A la différence du compositeur allemand, l’universitaire britannique assume sans l’afficher son homosexualité, puisqu’il a partagé pendant seize ans la vie d’un compagnon plus jeune, fauché par un accident de la route. Son ancienne fiancée lui court après, mais les années et l’abus de gin tonic ne l’ont pas arrangée, et le réalisateur la met visiblement moins en valeur, alors que c’est une belle femme, que le jeune Kenny, Nicholas Hoult, lumineux et armé d’un sourire ravageur.

 

19242433.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100203_031635.jpgContrairement à Tadzio, qui se dérobe sans fuir le regard et joue d’être désiré par ce vieux monsieur un peu ringard, rien de malsain ici dans l’approche directe et ouverte de Kenny. L’atmosphère est moins morbide, la musique dramatique de Mahler n’est plus le fond sonore, on est dans l’Amérique positive des années soixante, avec une incomparable richesse de reconstitution dans les vêtements, les coiffures (chignon pour les filles), les juke-boxes, les groupes rocks et surtout les voitures. Ah, ce cabriolet Mercedes !

 

19242434.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100203_031635.jpgJe ne vais pas raconter toute l’histoire, qui se déroule très lentement, au rythme meurtri d’un deuil inguérissable. Le héros principal, ne surjoue pas sa douleur muette et traverse le quotidien et ses contraintes sociales avec un dégoût croissant de la vie.

 

L’arrivée insistante du jeune Kenny va faire briller le soleil un instant dans sa vie basculée en noir et blanc – le travail du metteur en scène sur les lumières est superbe, la couleur revient chaque fois qu’un événement heureux vient rompre le cercle de la mélancolie.

 

19242458.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100203_031917.jpgLa fin est belle, sans logique car il ne peut pas y avoir de logique dans la sarabande irrationnelle de la vie et de la mort. Disons qu’elle n’est pas aussi pathétique que Mort à Venise. Sans raconter le détail, c’est encore une fois Kenny qui aura permis au professeur de ne pas ajouter le deuil au deuil, laissant finalement faire le destin.

Difficile d’oublier en sortant le sourire de l’archange Kenny… Un acteur à suivre !

Sam 29 jan 2011 Aucun commentaire