Rencontres

Vendredi 6 avril 5 06 /04 /Avr 00:55

P1110427 Claudio n’est pas sculpteur. Ou plutôt, si : il sculpte en dessinant et trouve son plaisir dans le nu masculin. Depuis les Beaux-Arts, il s’efforce de faire sortir la matière de sa feuille, de donner à sa surface une troisième dimension, de faire apparaître la force du relief et le relief de la force.

C’est pour cela qu’il a abouti au nu masculin, conclusion d’un parcours très personnel qui a traversé la création graphique, le cubisme et l’art abstrait, avec une éternelle admiration pour Picasso.

P1110420 Le nu masculin, c’est ce qui manquait aux Beaux-Arts : le nu féminin qui s’imposait alors est tout en courbes et en grâce, mais n’est pas Botticelli qui veut. Les femmes de Michel-Ange ne sont pas les plus douces, son dessin tout en force avantageait les modèles hommes.

Dans le nu masculin on retrouve la ligne droite, la tension, la densité du volume… Son parcours artistique est aussi un parcours personnel et, reconnaît-il, son attirance n’est pas qu’esthétique même si sa relation au modèle est d’abord une relation de créateur, avec toujours la curiosité impatiente de savoir s’il « sentira » son sujet.

Son approche du modèle est donc toute en découverte, en apprivoisement. Armé de son fusain comme d’un scalpel, il hésite peu et taille, coupe, sculpte son volume à grands traits, les yeux mi-clos. Un travail, un vrai, où le bon dosage entre sensibilité et sensualité doit lui permettre d’appréhender son modèle, de le projeter non pas comme un reflet statique mais comme une image vivante et réelle. Eternel travail de l’artiste, fait d’effort et de patience.

Et refus de l’esthétisme : ses modèles apparaissent réels, ni beaux, ni laids mais réels, tout simplement. Peu de ses modèles sont des jeunes, plus réticents à se montrer nus, explique-t-il. Plutôt des hommes mûrs, qui n’ont pas de problème avec leur corps.

P1110416 Un seul jeune est là, un asiatique, dessiné d’un trait fin et sûr, comme une estampe chinoise. Une affaire d’intuition, de perception d’une intensité particulière et secrète. Un autre de ses modèles est parti fâché de se découvrir plus gros qu’il ne se voyait. Mais l’artiste ressent ce qu’il voit, il n’est pas là pour décrire l’imaginaire, ce serait tricher avec son art…

Ce qu’il cherche, c’est aller toujours plus loin dans la sensation, dans le ressenti, ce qui n’est pas évident dans le monde actuel où tout est fugace et superficiel.

Création lente et progressive, plusieurs esquisses au fusain sont le préalable indispensable à la composition en couleurs. Le temps que s’établisse entre l’artiste et son modèle une silencieuse complicité, faite de regards volés et de désirs contenus. Le temps que cette attente immobile devienne un jeu, que l’artiste arrive à transmettre son émotion.

P1110435 Une émotion qui n’a rien de pervers, mais qui est forte de sa spontanéité. Il cite à nouveau Picasso, pour qui « la peinture me fait faire ce qu'elle veut ». Claudio avoue une grande admiration pour l'œuvre et la puissance de travail du personnage. Une force qui le fait tendre vers un cubisme évident, vers une matérialisation de ses formes qui lui donne envie de passer à la sculpture.

Pas peur de se lancer dans une discipline beaucoup plus longue en exécution ? Pas forcément, il peut travailler à partir de plusieurs esquisses rapides puis transposer le sujet en terre modelée. Comme le Créateur il insuffle vie à sa création, sans exclure tout ce que ce vivant peu induire. Pourquoi le cacher quand ce n’est pas possible, il arrive que le désir projeté provoque en retour un désir spontané chez son sujet, que ce dernier ne peut dissimuler.

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Aisi un désir peut s'établir indirectement entre les deux protagonistes, pourquoi s'en cacher ? Le peintre avoue, sans faux semblants, qu’il imagine pouvoir prolonger parfois la caresse d'un trait au fusain par des caresses effectives accentuant son excitation, surtout si le modèle montre son plaisir. Il peut, aboutissement de la complicité, joindre ainsi à un plaisir charnel un plaisir intellectuel. Ce qui est rare et très passionnant dans le vrai sens du terme

modelé modPierre

De tout temps pour l'artiste créateur le désir est une constante. Par exemple Courbet en peignant l'origine du monde devait sans aucun doute éprouver du désir pour son modèle. Mais ce qui est spécifique au nu masculin, c'est de ressentir la sensualité qui jusque-là n'était pas démontrée ou soulignée ; l'homme devait surtout être puissant et idéalement "taureau".

P1110433 P1110439-1 Aujourd'hui beaucoup de tabous sont tombés, l’homme peut être librement représenté avec sa sensuelle féminité comme avec sa virilité, on peut atteindre sa sensualité dans le "rendu" graphique ou pictural du grain de la peau, de sa musculation à travers les poses les plus suggestives. Même la représentation d'un sexe en érection ne sera plus tabou, sans que l’art pour autant devienne pornographe

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Mercredi 23 mars 3 23 /03 /Mars 22:00

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C’est pas de l’over speed, mais presque. J’ai flashé sur un profil sympa (vincentgaymanch sur Nethomo.com, ou tigay2810 sur http://www.planetromeo.com/), des photos superbes, un dialogue pas très bavard au départ : “cc (coucou), ui (oui), pk (pourqoi) ?”) puis naturel et direct.

 

Le tchat, ça sert à ça : deviner un peu plus qui se cache derrière un profil, filtrer les mythos, débusquer les velléitaires et autres poseurs de lapin, découvrir la réalité au-delà du virtuel.

 

J’ai pu savoir qu’il n’était plus étudiant mais avait commencé à bosser, et galérait ; qu’il était gay et passif, et c’est comme ça ; qu’il s’assumait sans états d’âme.

 

Et que du reste, il cherchait “du sérieux” dans sa tranche d’âge (“accessoirement, je cherche l’amour”), mais pour le reste il acceptait parfois des rencontres occasionnelles…

 

IMG_6421B_2 Immense privilège de parler sans tourner autour du pot, avec un jeune droit dans ses baskets, sans l’ombre d’une perversité, sauf peut-être dans le regard des hommes mûrs attirés par sa jeunesse. Donc le mien… Par raison, je me suis donc contenté de regarder ses photos.

 

Alors il m’en a envoyé d’autres, elles avaient été prises par un  photographe professionnel.

 

On a de nouveau tchaté et il m’a piégé, ou plutôt je me suis piégé moi-même, gentiment, quand on a parlé des mythos qui ne viennent jamais. “Ba, tu viens kan ?”, m’a-t-il dit.

 

Aller tout au bord de la Manche, au bout de la Normandie, c’est quand même à plus de 300 km et, comme il m’a fait remarquer crûment, “ici y a rien que des trous du c… (et je censure la fin de sa phrase) alors qu’à Paris tu trouves tout ce que tu veux”.

 

P1070314_2 Au diable la raison ! J’ai cédé au défi et à la curiosité : ses photos étaient de 2008, qu’était-il devenu ? Quatre heures de route au maxi de la vitesse légale, et j’ai pu vérifier : c’était bien lui.

 

Plus affirmé que timide, plus musclé que sur les photos, mais aussi naturel, avec un parler normand et carré, plein d’ironie acide sur son environnement.

 

Une rencontre trop rapide, une rencontre si fugitive. Je dois nuancer : en fait c’est moi qui l’ai rencontré, car si nous avons parlé librement, on était chacun sur sa planète. Et c’est mieux comme ça. Chaque génération  reste à sa place…

 

Le tendre des premières photos s’était fait le cuir épais sous son blouson de cuir, sa peau était ferme est d’une blancheur de marbre, constellée de petites taches de rousseur, comme des milliers de petits soleils. Un peu Marlène Jobert ou Kelly Reilly, surtout ne pas lui dire ! Ces taches de rousseur, “je les déteste, je voudrais m’en débarrasser”, se défend-il. Heureusement, il ne pourra pas…

 

 

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Il est bien là, dans toute sa réalité et toute sa vitalité, mais sa tête est du côté de son prochain rendez-vous, pour “du sérieux”, plein d’espoir après une première expérience décevante. Et une grosse envie de fidélité, de stabilité sentimentale. Tous mes vœux, Vincent, tu le mérites !

 

Et franchement, quoi qu’il en dise, son port vaut le détour…

 

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Mercredi 9 février 3 09 /02 /Fév 00:02

Ce qu’il y a de bien, sur les chats, c’est qu’on y trouve de tout, le meilleur (rarement) comme le pire (pas trop souvent) et beaucoup d’imaginaire. Sur Nethomo, que je fréquente à mes heures de sommeil perdues, chacun coche des cases en fonction de ce qu’il est (actif, passif, gay, bi…) et de ce qu’il recherche, pour se décrire derrière son anonymat.

 

En bonne logique, si l’on utilise le moteur de recherche, on doit tomber sur son symétrique pour que ça marche, le donneur universel étant, pour comparer avec les groupes sanguins, le recto-verso. Evidemment, ceux qui ne cochent aucune case et ne mettent pas de photo sont déçus qu’on ait du mal à lier conversation.

 

Intervient alors le magique “dispo cam ?”. Pas si magique que ça, en fait, et surtout trop intrusif : si l’anonyme curieux envoie une “demande cam”, trop souvent il oublie, ou plutôt il omet, d’allumer la sienne – pas très élégant, et ça tourne court. Et s’il accepte, ça se termine sur MSN en plaisir partagé mais néanmoins solitaire, à déconseiller aux vrais romantiques.

 

Un soir, un camarade chatteur m’a expliqué : “viens plutôt sur Yahoo, on peut faire du multi-cam”. Je me demandais vers quel genre de multiculturel il voulait m’attirer mais j’ai eu envie de voir, par curiosité – et je n’ai pas été déçu : j’ai découvert une douzaine de petits écrans alignés avec des mecs en train de s’astiquer en gros plan, genre rayon charcuterie chez Auchan, et encore pas hallal ni kasher. A ne pas renouveler car, comme on dit, trop de sexe(s) tue le sexe !

 

Sans doute l’indélicatesse est-elle fréquente puisqu’on lit de plus en plus, dans les fiches de présentation : “sans photo pas de réponse”; “pas de plan cam” ; “mythos s’abstenir” ; “ni jeunes, ni vieux, ni pervers” ; “pas plus de cinquante kilomètres”. Remarques souvent assorties de panneaux de sens interdit, à se demander si tous ces déçus de la vie ou du chat ont aussi un sifflet à roulette pour verbaliser les contrevenants.

 

Malgré tout, je serais faux-cul de rejeter en bloc ces chats. J’y ai fait des rencontres superbes, avec des garçons qui avaient quel chose à raconter, des plaisanteries à échanger, un peu d’émotion à offrir, des exigences gentiment délirantes. Je ne trahirai aucun pseudo, mais j’ai même gravement flashé sur un jeune homme à la fois mignon de sa personne et touchant dans son discours, mélange de soumission forcenée et de provocation outrée. Conscient de ses charmes, il se laisse aller aux confessions les plus intimes et les plus spontanées, jouant à cache-cache avec des photos qu’il fait apparaître et disparaître aussitôt.

 

Je me suis piégé en tombant amoureux, un amour d’autant plus violent qu’il était impossible et virtuel, puisque nous ne sous sommes jamais rencontrés. Et de toutes façons j’avais fait une grave erreur en confondant Nethomo et Meetic. Bêtement malheureux, je me suis forcé à prendre mes distances et à me détacher, pas évident quand on conserve une âme romantique. D’autant que l’intéressé se plaint sur sa fiche de ne faire que des rencontres d’un soir et de ne pas être un objet de consommation.

 

J’ai heureusement concrétisé des rencontres réelles, différentes et moins idéales, mais sans doute beaucoup plus authentiques avec d’heureuses surprises. Entre deux chats il y a les entrechats : la réalité est parfois plus épanouissante que le rêve qui consume. Steph, message personnel, je suis guéri et te laisse tranquille… mais je reste tel le peintre fasciné par le modèle, il faudra bien un jour que tu me laisses faire ton portrait !

 

Le virtuel est la force et la faille de ces sites. Beaucoup viennent y rêver et se projeter, mais la réalité est d’autant plus difficile à saisir quand on se réfugie dans les rêves, au risque non seulement de se piéger soi-même mais de piéger les autres. C’est ce qui m’est arrivé une autre fois, et je n’avais pas fait attention à l’horoscope chinois : c’était l’année du lapin qui commençait, j’aurais dû me méfier. Pourtant, tout avait bien commencé. Un étudiant dans la vingtaine, sans photo explicite sauf une vue en contre-plongée sur ses joues arrières, cachant mal un sourire vertical.

 

Un message plus clair, “cherche homme de préférence mûr pour m'initier au plaisir entre hommes,
pas trop d'expérience mais apprend vite :) tout ça dans la bonne humeur et la discrétion…” Des annonces comme ça, en forme de clin d’œil, il s’en rencontre un certain nombre. On n’y croit pas plus, mais cet étudiant m’a agressé d’un “coup de cœur”, d’où ma découverte de sa fiche, et il a insisté en m’appelant pour un chat.

 

Il voulait absolument une rencontre rapide, mais dans un endroit discret, dans un quartier discret, refusant même de prendre un verre dans un bar pour faire connaissance. Après deux soirs de dialogue, il m’a convaincu d’aller l’attendre le troisième soir dans un hôtel, m’a donné une heure, et… n’est jamais venu. Quand je lui ai envoyé un message interrogatif, il s’est contenté d’un “perdu mon portable”. C’était sans doute mieux comme ça, et j’ai appris à être plus attentif. Adieu, lapin, adieu amants virtuels !

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Jeudi 3 février 4 03 /02 /Fév 07:50

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Souvent, un dialogue sur un site ne débouche sur rien. On ne voit pas la queue du “chat”. Parfois, plus rarement, il débouche sur une bonne surprise. Ces moments rares se gardent sans être partagés, mais on peut les évoquer sans troubler aucune intimité.

 

Il était un passif mur sympa, m’avait envoyé un message sympa. On avait commencé à chatter dans le genre banal :  “salut – salut - tu as des photos sympa – merci... toi aussi …” Puis on avait été au plus direct : c’est quoi tes plans ? – plan suce leche sodo exib – moi idem mais nu, pas porté sur sous-vêts – moi string ou jock – et ton plan hard ? – me faire sodo ou goder - tu as des godes ? – bien sûr – tu reçois ? – bien sûr – envie qu'on se voie ? – pk pas...”

 

A ce stade, on se fait plaisir à tenir des propos canailles, sans risque, on est invisible l’un à l’autre. On ne sait pas encore ce qui est vrai dans ce qu’on se dit, mais on s’amuse à se deviner, à sonder l’autre en essayant de ne pas le froisser. Les dialogues trop hard se terminent souvent en queue de poisson, ou par ennui. On a continué, à peu près dans le genre :

“Tu viens souvent sur le site... – ces derniers temps, oui – en manque ? – oui quand je vois le "catalogue", certainement – et toi ? – pas vraiment... je viens de faire un plan cam... – c’est ce qui marche le mieux ici. Plus que le réel  - oui c vrai... – tu craques sur des minets adorables et tu te retrouves à faire des cams avec des mecs de ton âge... – vrai mais suis pas intéressé par les minets – pensais pas l’être, mais je vois passer des profils saisissants, et y en a qui t’appellent - sûr, il y en a de vraiment craquants…”

 

Nous avons repris le dialogue, deux fois. Envie d’en savoir plus, connivence puis sympathie. Plaisanteries sur les godes, je lui ai fait part de mon inexpérience, il m’a offert des cours particuliers. On peut discuter légèrement de tout, sans se laisser piéger par la vulgarité. J’ai apprécié son humour.

 

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Un soir j’étais libre, lui aussi, j’ai été le voir. Le réel est toujours distant du virtuel, la réalité ne correspond jamais à la photo, l’appréhension du décalage, toujours. J’ai trouvé un type vrai. Tranquille, gentil, pas différent de ce qu’il disait être, délicieusement passif mais sans être inactif. Il m’a montré son coffre, sa boîte à jouets, ses “aides pédagogiques”. On a essayé, on a rigolé. Sans exclure fougue et tendresse ensuite. L’accent du sud, un rayon de soleil, tout en douceur et en gentillesse, il s’est livré sans détours, authentique de bout en bout.

 

Parfois ça vaut la peine de jouer au “chat” ! 

Par bi-gay.erog.fr - Publié dans : Rencontres
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