Société

Samedi 23 juillet 6 23 /07 /Juil 23:28

Comme il. n’y a pas de GPS pour explorer le monde au-delà de l’orthodoxie hétérosexuelle, les rencontres individuelles sont autant de repères servant à baliser les frontières entre terres et mers, comme autrefois les îles et rivages vierges découverts par les navigateurs, et dont la compilation au fil des siècles a permis d’établir les contours de la planète..

 

Mais contrairement à la navigation, qui se déroule en général en deux dimensions, sauf naufrage et immersion, l’exploration de la sexualité se fait en trois dimensions et demande à chaque instant de relativiser les points de vue pour ne pas étiqueter les gens et les ranger abusivement dans des cases. Bien des psychanalystes depuis Freud y ont laissé leur raison et, sans offenser personne, la psychanalyse est le parangon des sciences molles, celles qui ne peuvent s’établir sur aucune certitude scientifique.

 

couch Où diable veut-il en venir ? Je ne le sais pas moi-même mais mon intention n’est pas ici de toucher à la psychanalyse, je n’ai pas le divan ni surtout la culture nécessaires (l’art de la divanation)… Ma découverte tardive des cheminements de la sexualité m’apprend qu’il y a un déterminisme social, souvent, ou culturel, parfois, mais pas forcément physique, et certainement pas dans le sens commun du yin et du yang, d’une féminité opposée à une masculinité. C’est la question rituelle “tu cherches koi”, qui cache en fait un angoissant “té ki toi, et tu te situes comment, dessus ou dessous ?”  

 

Ouf, bravo si vous suivez ! En fait je veux parler des passifs par opposition aux actifs. Une supposée féminité opposée à la masculinité par une supposée défaillance de virilité. Quelle erreur ! C’est le mec qui confond passivité avec impuissance, défaillance physique relative, ou avec soumission, qui n’a rien à voir non plus puisque c’est une attitude qui va au-delà de la passivité…

 

Tout ça pour dire que j’ai rencontré des passifs rudement bien montés, et qui avaient même des relations hétérosexuelles, mais qui trouvaient plus de plaisir et d’épanouissement personnel à recevoir l’acte sexuel qu’à le donner (formulation très prude, mais chacun aura compris sans qu’on ait besoin de faire “un mal intense aux mouches”). Tout en y participant activement, bien entendu, car passivité n’est pas inertie. Ma discrétion ne m’autorise pas à publier les photos, mais qu’il suffise de savoir que souvent, il faut une légende à la photo pour savoir qui est le passif de service.

 

ac-dc Pas nécessaire de dénoncer ici ces fiches où de respectables maris et pères de famille viennent s’encanailler en goûtant de la relation sexuelle inverse. Il y a parmi eux beaucoup de hardis navigateurs explorant eux aussi les mers inconnues au-delà du monde balisé de l’hétérosexualité. Et si l’on considère que chaque individu, homme ou femme, possède en lui une part de masculinité et de féminité, pourquoi n’aurait-il pas le droit aussi d’avoir des comportements sexuels multivoques ? A la différence du courant continu (DC), où il ne faut pas inverser les pôles sous peine de provoquer un court-circuit, on trouve dans cette dimension sexuelle un courant alternatif (AC) où les pôles s’inversent en permanence et à haute fréquence. C’est ma petite contribution à faire sortir l’étude de la sexualité des sciences molles… et une façon de citer AC/DC !

 

Et pour conclure, je promets de ne plus jamais prendre un passif pour un impuissant, et de ne pas poser des questions oiseuses genre “mais tu n’as jamais goûté à une fille !” avec le ton de certitude arrogante d’un missionnaire armé de la vraie religion et s’adressant au sauvage ignorant. Au fait, le Vendredi de Robinson Crusoé, il était actif ou passif ? Il faudra que je relise sa fiche !

 

socrate Ami lecteur, si tu trouves que ces propos sont insupportables, sache que la provocation est l’arme de la liberté et que le conformisme est la chose la plus réactionnaire du monde. Tu peux donc, soit les ignorer et retourner à la compulsion compulsive de tes fiches, soit exprimer un point de vue radicalement différent que je serai ravi de faire figurer comme commentaire. Subjectivité n’est pas inactivité… Et je suis prêt à boire la ciguë, il en reste : Socrate en a laissé un fond. 

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Mardi 14 juin 2 14 /06 /Juin 02:06

Je risque le tout pour tout, en révélant un grand secret, après des mois et des mois d’exploration dans ce monde alternatif et flou qui s’étend aux marges de l’hétérosexualité classique et conformiste : s’il existe, de façon parfaitement symétrique mais moins bien traitée car ses droits ne pas encore assez reconnus, une communauté homosexuelle homogène et structurée, en réalité le passage n’est pas aussi étroit qu’il y paraît, et les Bisexuels qui se sentent à l’aise dans les deux communautés – ou dans aucune de façon exclusive, au choix – y sont innombrables.

 

Pas besoin d’être sociologue, médecin ou psychanalyste pour faire une constatation très simple : nombre de ceux qui fréquentent certains sites homos (je me garderai bien de généraliser, n’en connaissant que quelques-uns -  sont mariés, d’où leur exigence de discrétion... Ils ne le reconnaissent pas systématiquement, preuve que la chose n’est pas évidente, ou en tous cas pas acceptée autour d’eux.

 

Il faut être en confiance pour le découvrir. Pour certains, c’est l’échec d’une relation avec une femme qui les amène à “changer de camp”. Pour d’autres, c’est le plaisir de la découverte, la plongée dans l’inconnu, sans que cela implique qu’ils renoncent aux charmes féminins, j’en ai rencontré aussi. Il y en a même qui pratiquent les sites homo en couple mixte, pour réaliser une forme plus imaginative de l’échangisme classique. Et il est rare mais finalement pas exceptionnel de découvrir, au milieu de nombreux travestis (je ne parle pas des trans, mais des trav, très nombreux) de découvrir un profil de femme qui vient elle aussi explorer un milieu différent.

 

Au-delà de l’étonnement, cette découverte a quelque chose de réconfortant. D’un côté, elle prouve qu’en Europe, et en France en particulier, le puritanisme moralisateur anglo-saxon n’est pas arrivé à tuer toute imagination dans la recherche du plaisir sexuel, ou dans l’apprentissage des formes les plus variées d’amitié. De l’autre, elle apporte un élément rassurant à ceux qui, se découvrant une ouverture ou une attraction homosexuelle, s’interdisent de franchir le pas par peur de subir une transformation irréversible, car des générations de pseudo-scientifiques réactionnaires qualifiant l’homosexualité de déviance ont laissé des séquelles.

 

Je ne souhaite choquer personne ici. Juste suggérer que la normalité n’a pas de camp et que, c’est tout aussi important pour les jeunes, les orientations personnelles n’ont rien d’irréversible non plus. Suggérer que la liberté de chacun passe aussi par la réalisation de ses rêves et de ses aventures, à la condition de ne pas porter atteinte à la liberté d’autrui. La bisexualité comme projet de société ? Evidemment non, mais, à la marge, comme un indispensable facteur de rapprochement des contraires… 

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Lundi 31 janvier 1 31 /01 /Jan 22:08

dadt La mise en œuvre de la réforme abolissant le système du DADT (“don’t ask don’t tell” – “ne pas en parler ne pas demander”), qui contraignait les homosexuels à rester clandestins dans les armées américaines sous peine d’expulsion, est une chose complexe et qui demandera du temps, ont expliqué sérieusement  de hauts responsables du Pentagone.

 

Parmi les innombrables détails à régler, le Pentagone précise qu’il ne sera pas question d’avoir “ni des logements séparés ni des salles de bains séparées” pour les hétérosexuels  et les homosexuels (straight and gays). Les armées ont déjà payé assez cher, ne précise-t-on pas dans l’administration de la défense américaine, le fait d’avoir des équipements séparés quand on a commencé à féminiser les armées…

 

rel2 Cette affaire qui a suscité une violente polémique aux Etats-Unis, l’abolition d’un traitement spécial pour les lesbiennes et les gays, a nécessité l’intervention du président Barak Obama lui-même pour que le DADT soit aboli. La balle est aujourd’hui dans le camps des commandants des quatre armées (US Army, US Navy, US Air Force, US Marine Corps) qui doivent présenter début février un plan d’application pour toutes les unités, prévoyant des séances de formation, des présentations Power-Point et des vidéos pour sensibiliser l’ensemble de la communauté militaire américaine.

 

Résultat, il faudra encore du temps pour que le chef d’état-major des armées le général Mike Mullen puisse “certifier” que les forces sont prêtes à cette révolution dans leur culture macho. Une fois qu’il l’aura fait, il suffira de soixante jours pour que le DADT soit définitivement abandonné, vraisemblablement vers la fin de cette année.

 

dadt-gay Cette mesure n’est pas rétroactive, et le Pentagone précise bien que les gays et lesbiennes déjà chassés de l’armée après la découverte de leurs inclinations sexuelles ne toucheront pas d’indemnités.

 

En revanche, il n’y a plus eu d’exclusion des armées pour homosexualité depuis octobre dernier, mais aucune garantie n’a été formellement donnée que d’autres n’interviendront pas avant l’entrée en vigueur du nouveau système : les associations de défense des droits des homosexuels ont saisi le président Obama pour qu’il interdise toute sanction jusqu’à l’adoption du nouveau régime.

 

 

nm_general_james_amos_101111_main Le corps des Marines, souvent mentionné comme étant particulièrement homophobe, a diffusé une vidéo dans laquelle le commandant du corps, le général James Amos, et le Sergeant Major du Corps, Carlton Kent, ont déclaré leur confiance que l’ensemble des Marines américains “continuera à traiter chacun avec respect”.

 

Une précision importante, et même un sacré revirement, puisque le général Amos avait fait campagne contre l’abolition du DADT car il estimait que tolérer l’homosexualité dans les rangs des Marines pouvait causer “des distractions”, risquant de mettre des vies en danger…

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Dimanche 30 janvier 7 30 /01 /Jan 00:11

La frontière entre le PACS et le mariage est ténue mais la rigidité de ceux qui veulent éviter d’étendre le mariage aux homosexuels reflète une conception du mariage comme un sacrement, ce qui est peu compatible avec le caractère laïque et républicain de notre démocratie – d’où le fait que les partis de gauche se disent prêts à s’y engager dans la campagne des présidentielles de 2012. Car à bien regarder, la différence entre le PACS qui existe déjà en France et le mariage civil, c’est essentiellement une série de mesures notamment fiscales, sur les droits du conjoint et les droits de succession.

 

Pour faire simple, à partir du moment où on a institué le PACS, ce qui reste à compléter pour que les couples homosexuels puissent jouir des droits du mariage à égalité avec les couples hétérosexuels n’est pas à proprement un débat de société, come le prétendent abusivement ceux qui veulent garder une application restrictive de la législation sur le mariage.

 

Le Conseil constitutionnel a courageusement estimé que “selon la loi française, le mariage est l’union d’un homme et d’une femme” et que cette loi était “conforme à la Constitution”… Littéralement, du reste, le texte constitutionnel est suffisamment court pour ne pas prévoir la situation spécifique des homosexuels. I

 

l a fallu des années, rappelons-le, pour faire admettre que les droits de l’Homme au sens générique se comprenaient comme “les droits de l’homme et de la femme”, mais les machos de la politique ont toujours entretenu le contresens séculaire entre l’Homme (anthropos en grec, homo en latin), qui est en fait le genre humain, et l’homme mâle (andros, vir), qui n’en est que la moitié.

 

Pourtant, quand on regarde aujourd’hui la carte des pays européens ayant accepté le mariage des homosexuels, on y trouve non seulement la Grande Bretagne, la Belgique, la Norvège, la Suède et les Pays-Bas, mais aussi l’Espagne très catholique en pleine mutation sociale. Les pays n’ayant consenti qu’un PACS sont, avec la France, l’Allemagne, l’Autriche, l’Irlande, le Danemark et la Finlande…

 

Cette affaire concerne tout le monde, qu’on soit hétéro, bi ou gay : la résistance à cette évolution est une des nombreuses formes de l’homophobie qui règne encore dans la société. Mais qui recule tous les jours, grâce aux nouvelles générations. Il faudra évidemment attendre un changement de majorité pour que cette nouvelle évolution soit acquise, comme cela a été le cas de toutes les précédentes.

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Samedi 29 janvier 6 29 /01 /Jan 00:33

C’est une réponse de Charles Berling à Têtu qui m’a décidé à écrire : entre les homos et les hétéros il y a les Bi, et ce n’est pas une catégorie de gens qui hésitent à franchir le pas mais au contraire des hommes et des femmes bien dans leurs baskets (ou sans) qui assument leur dualité avec sérénité, voire dans l’épanouissement.

 

charles-berling-9778.jpg “Le manichéisme sexuel n’existe pas”, dit Berling. “C’est ce qui me gêne vraiment, cette idée qu’on doive choisir son camp (…) Il y a un communautarisme gay qui à un moment n’est pas ce que je préfère dans l’homosexualité”. L’interview vaut le coup, allez la lire en entier sur Têtu…

Photo (© Anne-Françoise Brillot / PAN-EUROPEENNE Production)

 

Bref, si on montait une Université virtuelle, je serais candidat pour une chaire nouvelle (je n’ai pas dit une chaire fraîche), celle de Bi-ologie, pour donner la parole à ceux qui trop souvent sont mal perçus par les deux “côtés”, alors qu’ils sont infiniment plus nombreux qu’on ne veut bien l’admettre ; il suffit de chatter un peu sur les sites gays pour s’en rendre compte.

 

Pourquoi n’est-ce pas plus évident ? Paradoxalement, ceux qui font courageusement le grand écart entre les communautés homo et hétéro, et je dis courageusement parce qu’il y a un fort conformisme aussi bien chez les homos que chez les hétéros, n’ont pas la même marge d’action que ceux qui franchissent un pas en faisant leur “coming out” pour marquer leur enracinement dans une seule des deux communautés.

 

Coming out ou coming in ?

 

La question est importante. Le coming out est un acte responsable, qui force le respect dans une société encore marquée par l’homophobie. Mais il est aussi un acte d’adhésion militante à la communauté homosexuelle, et je ne peux m’empêcher de penser que nous sommes sous l’influence du communautarisme américain  qui a tendance à enfermer les gens dans des cases, qu’il s’agisse de communautés ethniques, religieuses, sociales ou sexuelles.

 

La vieille Europe a des racines beaucoup plus anciennes, où les frontières des sexes n’ont jamais été aussi étanches que ce que nous impose le puritanisme anglo-saxon. Et ceci n’est pas une critique des homosexuels européens, qui ont un combat difficile à mener pour faire reconnaître et respecter leurs droits, un combat qui dépasse leur communauté et auquel doivent participer tous les hommes et les femmes de progrès.

 

Il n’empêche. Combien de fois ai-je entendu sur certaines fréquences gaies ou lu sur certains commentaires écrits, des propos misogynes ou sectaires dans la bouche de jeunes homo-radicaux ? Cet état d’esprit n’a plus lieu d’être, et c’est là que les Bi ont un rôle à jouer.

 

Le coming in, justement, c’est une façon de se solidariser des gays et de leurs problèmes sans renoncer à rapprocher les contraires, une façon de refuser les ghettos, les barrières. Si tant est qu’on accepte qu’ils puissent jouer ce rôle de rapprocheurs.

 

Je sais. Il y aura toujours des gens sur les chats qui me traiteront de faux-cul, ou de pervers parce que je viens mater les jeunes mecs sans choisir mon camp. Ou rencontrer des mecs sans “virer ma femme”, comme me l’a demandé un jeune homme très assuré. Au risque de les choquer, il m’arrive aussi de mater des filles superbes – certaines jeunes actrices du cinéma français sont soufflantes, et pas seulement dans des rôles homos (Cécile de France est unique en lesbienne dans Auberge espagnole).

 

Peut-on flasher sur des mecs et des filles sans se faire traiter de pervers ? Je crois que l’ouverture Bi est une richesse, et qu’il est temps d’en revendiquer la culture. Je suis prêt à ouvrir le dialogue, et à ouvrir quelques pistes dans cette nouvelle discipline de la Bi-ologie...

Par bi-gay.erog.fr - Publié dans : Société
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