C’est une réponse de Charles Berling à Têtu qui m’a décidé à écrire : entre les homos et les hétéros il y a les Bi, et ce n’est pas une catégorie de gens qui hésitent à franchir le pas mais au contraire des hommes et des femmes bien dans leurs baskets (ou sans) qui assument leur dualité avec sérénité, voire dans l’épanouissement.
“Le manichéisme sexuel n’existe pas”, dit Berling. “C’est ce qui me gêne vraiment, cette idée qu’on doive choisir son camp (…) Il y a un communautarisme gay qui à un moment n’est pas ce que je préfère dans l’homosexualité”. L’interview vaut le coup, allez la lire en entier sur Têtu…
Photo (© Anne-Françoise Brillot / PAN-EUROPEENNE Production)
Bref, si on montait une Université virtuelle, je serais candidat pour une chaire nouvelle (je n’ai pas dit une chaire fraîche), celle de Bi-ologie, pour donner la parole à ceux qui trop souvent sont mal perçus par les deux “côtés”, alors qu’ils sont infiniment plus nombreux qu’on ne veut bien l’admettre ; il suffit de chatter un peu sur les sites gays pour s’en rendre compte.
Pourquoi n’est-ce pas plus évident ? Paradoxalement, ceux qui font courageusement le grand écart entre les communautés homo et hétéro, et je dis courageusement parce qu’il y a un fort conformisme aussi bien chez les homos que chez les hétéros, n’ont pas la même marge d’action que ceux qui franchissent un pas en faisant leur “coming out” pour marquer leur enracinement dans une seule des deux communautés.
Coming out ou coming in ?
La question est importante. Le coming out est un acte responsable, qui force le respect dans une société encore marquée par l’homophobie. Mais il est aussi un acte d’adhésion militante à la communauté homosexuelle, et je ne peux m’empêcher de penser que nous sommes sous l’influence du communautarisme américain qui a tendance à enfermer les gens dans des cases, qu’il s’agisse de communautés ethniques, religieuses, sociales ou sexuelles.
La vieille Europe a des racines beaucoup plus anciennes, où les frontières des sexes n’ont jamais été aussi étanches que ce que nous impose le puritanisme anglo-saxon. Et ceci n’est pas une critique des homosexuels européens, qui ont un combat difficile à mener pour faire reconnaître et respecter leurs droits, un combat qui dépasse leur communauté et auquel doivent participer tous les hommes et les femmes de progrès.
Il n’empêche. Combien de fois ai-je entendu sur certaines fréquences gaies ou lu sur certains commentaires écrits, des propos misogynes ou sectaires dans la bouche de jeunes homo-radicaux ? Cet état d’esprit n’a plus lieu d’être, et c’est là que les Bi ont un rôle à jouer.
Le coming in, justement, c’est une façon de se solidariser des gays et de leurs problèmes sans renoncer à rapprocher les contraires, une façon de refuser les ghettos, les barrières. Si tant est qu’on accepte qu’ils puissent jouer ce rôle de rapprocheurs.
Je sais. Il y aura toujours des gens sur les chats qui me traiteront de faux-cul, ou de pervers parce que je viens mater les jeunes mecs sans choisir mon camp. Ou rencontrer des mecs sans “virer ma femme”, comme me l’a demandé un jeune homme très assuré. Au risque de les choquer, il m’arrive aussi de mater des filles superbes – certaines jeunes actrices du cinéma français sont soufflantes, et pas seulement dans des rôles homos (Cécile de France est unique en lesbienne dans Auberge espagnole).
Peut-on flasher sur des mecs et des filles sans se faire traiter de pervers ? Je crois que l’ouverture Bi est une richesse, et qu’il est temps d’en revendiquer la culture. Je suis prêt à ouvrir le dialogue, et à ouvrir quelques pistes dans cette nouvelle discipline de la Bi-ologie...
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