Dimanche 30 janvier 7 30 /01 /Jan 00:11

La frontière entre le PACS et le mariage est ténue mais la rigidité de ceux qui veulent éviter d’étendre le mariage aux homosexuels reflète une conception du mariage comme un sacrement, ce qui est peu compatible avec le caractère laïque et républicain de notre démocratie – d’où le fait que les partis de gauche se disent prêts à s’y engager dans la campagne des présidentielles de 2012. Car à bien regarder, la différence entre le PACS qui existe déjà en France et le mariage civil, c’est essentiellement une série de mesures notamment fiscales, sur les droits du conjoint et les droits de succession.

 

Pour faire simple, à partir du moment où on a institué le PACS, ce qui reste à compléter pour que les couples homosexuels puissent jouir des droits du mariage à égalité avec les couples hétérosexuels n’est pas à proprement un débat de société, come le prétendent abusivement ceux qui veulent garder une application restrictive de la législation sur le mariage.

 

Le Conseil constitutionnel a courageusement estimé que “selon la loi française, le mariage est l’union d’un homme et d’une femme” et que cette loi était “conforme à la Constitution”… Littéralement, du reste, le texte constitutionnel est suffisamment court pour ne pas prévoir la situation spécifique des homosexuels. I

 

l a fallu des années, rappelons-le, pour faire admettre que les droits de l’Homme au sens générique se comprenaient comme “les droits de l’homme et de la femme”, mais les machos de la politique ont toujours entretenu le contresens séculaire entre l’Homme (anthropos en grec, homo en latin), qui est en fait le genre humain, et l’homme mâle (andros, vir), qui n’en est que la moitié.

 

Pourtant, quand on regarde aujourd’hui la carte des pays européens ayant accepté le mariage des homosexuels, on y trouve non seulement la Grande Bretagne, la Belgique, la Norvège, la Suède et les Pays-Bas, mais aussi l’Espagne très catholique en pleine mutation sociale. Les pays n’ayant consenti qu’un PACS sont, avec la France, l’Allemagne, l’Autriche, l’Irlande, le Danemark et la Finlande…

 

Cette affaire concerne tout le monde, qu’on soit hétéro, bi ou gay : la résistance à cette évolution est une des nombreuses formes de l’homophobie qui règne encore dans la société. Mais qui recule tous les jours, grâce aux nouvelles générations. Il faudra évidemment attendre un changement de majorité pour que cette nouvelle évolution soit acquise, comme cela a été le cas de toutes les précédentes.

Par bi-gay.erog.fr - Publié dans : Société
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Samedi 29 janvier 6 29 /01 /Jan 00:38

19242480.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100203_032342.jpgAussi beau que Mort à Venise, de Visconti, The Single Man de Ford, sorti l’année dernière, traite le thème des amours non accomplies entre un homme d’âge mûr et un jeune, cette fois un professeur de littérature et un de ses étudiants. Aussi beau esthétiquement que le premier, le film de Ford est riche de ses regards, ses silences, ses non-dits, avec une grande force émotionnelle dans les sentiments.

 

A la différence du compositeur allemand, l’universitaire britannique assume sans l’afficher son homosexualité, puisqu’il a partagé pendant seize ans la vie d’un compagnon plus jeune, fauché par un accident de la route. Son ancienne fiancée lui court après, mais les années et l’abus de gin tonic ne l’ont pas arrangée, et le réalisateur la met visiblement moins en valeur, alors que c’est une belle femme, que le jeune Kenny, Nicholas Hoult, lumineux et armé d’un sourire ravageur.

 

19242433.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100203_031635.jpgContrairement à Tadzio, qui se dérobe sans fuir le regard et joue d’être désiré par ce vieux monsieur un peu ringard, rien de malsain ici dans l’approche directe et ouverte de Kenny. L’atmosphère est moins morbide, la musique dramatique de Mahler n’est plus le fond sonore, on est dans l’Amérique positive des années soixante, avec une incomparable richesse de reconstitution dans les vêtements, les coiffures (chignon pour les filles), les juke-boxes, les groupes rocks et surtout les voitures. Ah, ce cabriolet Mercedes !

 

19242434.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100203_031635.jpgJe ne vais pas raconter toute l’histoire, qui se déroule très lentement, au rythme meurtri d’un deuil inguérissable. Le héros principal, ne surjoue pas sa douleur muette et traverse le quotidien et ses contraintes sociales avec un dégoût croissant de la vie.

 

L’arrivée insistante du jeune Kenny va faire briller le soleil un instant dans sa vie basculée en noir et blanc – le travail du metteur en scène sur les lumières est superbe, la couleur revient chaque fois qu’un événement heureux vient rompre le cercle de la mélancolie.

 

19242458.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100203_031917.jpgLa fin est belle, sans logique car il ne peut pas y avoir de logique dans la sarabande irrationnelle de la vie et de la mort. Disons qu’elle n’est pas aussi pathétique que Mort à Venise. Sans raconter le détail, c’est encore une fois Kenny qui aura permis au professeur de ne pas ajouter le deuil au deuil, laissant finalement faire le destin.

Difficile d’oublier en sortant le sourire de l’archange Kenny… Un acteur à suivre !

Par bi-gay.erog.fr - Publié dans : Films
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Samedi 29 janvier 6 29 /01 /Jan 00:33

C’est une réponse de Charles Berling à Têtu qui m’a décidé à écrire : entre les homos et les hétéros il y a les Bi, et ce n’est pas une catégorie de gens qui hésitent à franchir le pas mais au contraire des hommes et des femmes bien dans leurs baskets (ou sans) qui assument leur dualité avec sérénité, voire dans l’épanouissement.

 

charles-berling-9778.jpg “Le manichéisme sexuel n’existe pas”, dit Berling. “C’est ce qui me gêne vraiment, cette idée qu’on doive choisir son camp (…) Il y a un communautarisme gay qui à un moment n’est pas ce que je préfère dans l’homosexualité”. L’interview vaut le coup, allez la lire en entier sur Têtu…

Photo (© Anne-Françoise Brillot / PAN-EUROPEENNE Production)

 

Bref, si on montait une Université virtuelle, je serais candidat pour une chaire nouvelle (je n’ai pas dit une chaire fraîche), celle de Bi-ologie, pour donner la parole à ceux qui trop souvent sont mal perçus par les deux “côtés”, alors qu’ils sont infiniment plus nombreux qu’on ne veut bien l’admettre ; il suffit de chatter un peu sur les sites gays pour s’en rendre compte.

 

Pourquoi n’est-ce pas plus évident ? Paradoxalement, ceux qui font courageusement le grand écart entre les communautés homo et hétéro, et je dis courageusement parce qu’il y a un fort conformisme aussi bien chez les homos que chez les hétéros, n’ont pas la même marge d’action que ceux qui franchissent un pas en faisant leur “coming out” pour marquer leur enracinement dans une seule des deux communautés.

 

Coming out ou coming in ?

 

La question est importante. Le coming out est un acte responsable, qui force le respect dans une société encore marquée par l’homophobie. Mais il est aussi un acte d’adhésion militante à la communauté homosexuelle, et je ne peux m’empêcher de penser que nous sommes sous l’influence du communautarisme américain  qui a tendance à enfermer les gens dans des cases, qu’il s’agisse de communautés ethniques, religieuses, sociales ou sexuelles.

 

La vieille Europe a des racines beaucoup plus anciennes, où les frontières des sexes n’ont jamais été aussi étanches que ce que nous impose le puritanisme anglo-saxon. Et ceci n’est pas une critique des homosexuels européens, qui ont un combat difficile à mener pour faire reconnaître et respecter leurs droits, un combat qui dépasse leur communauté et auquel doivent participer tous les hommes et les femmes de progrès.

 

Il n’empêche. Combien de fois ai-je entendu sur certaines fréquences gaies ou lu sur certains commentaires écrits, des propos misogynes ou sectaires dans la bouche de jeunes homo-radicaux ? Cet état d’esprit n’a plus lieu d’être, et c’est là que les Bi ont un rôle à jouer.

 

Le coming in, justement, c’est une façon de se solidariser des gays et de leurs problèmes sans renoncer à rapprocher les contraires, une façon de refuser les ghettos, les barrières. Si tant est qu’on accepte qu’ils puissent jouer ce rôle de rapprocheurs.

 

Je sais. Il y aura toujours des gens sur les chats qui me traiteront de faux-cul, ou de pervers parce que je viens mater les jeunes mecs sans choisir mon camp. Ou rencontrer des mecs sans “virer ma femme”, comme me l’a demandé un jeune homme très assuré. Au risque de les choquer, il m’arrive aussi de mater des filles superbes – certaines jeunes actrices du cinéma français sont soufflantes, et pas seulement dans des rôles homos (Cécile de France est unique en lesbienne dans Auberge espagnole).

 

Peut-on flasher sur des mecs et des filles sans se faire traiter de pervers ? Je crois que l’ouverture Bi est une richesse, et qu’il est temps d’en revendiquer la culture. Je suis prêt à ouvrir le dialogue, et à ouvrir quelques pistes dans cette nouvelle discipline de la Bi-ologie...

Par bi-gay.erog.fr - Publié dans : Société
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Samedi 29 janvier 6 29 /01 /Jan 00:30

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